Rapatriement librement consenti de 26 réfugiés centrafricains
À la suite de ce retour volontaire, le nombre des réfugiés centrafricains au Mali s'établit à 932 réfugiés.
Rentrer chez soi et regagner sa patrie dans la dignité et la sécurité reste la meilleure des trois solutions durables pour lesquelles le HCR et ses partenaires oeuvrent, à condition que les conditions du retour soient propices pour la réintégration et le développement des personnes rapatriées.
Hier, le 2 octobre 2019, à l’aéroport international de Bamako, 26 réfugiés centrafricains avaient embarqué pour regagner leur bercail, après avoir fui la Troisième guerre civile centrafricaine de 2013, pour se retrouver réfugiés au Mali. Ce rapatriement, librement consenti, est le deuxième en son genre cette année. En effet, en mai dernier, un autre groupe de 9 réfugiés centrafricains avaient également regagné leur pays d’origine en Mai.
Rires, enthousiasme et excitation, telle était l’énergie qui a clôturé les cinq ans d’asile au Mali, pour la plupart de ces réfugiés. Les enfants sursautaient de joie en pointant du doigt les avions qu’ils voyaient décoller, les adolescents se prenaient en derniers selfies et photos devant l’aéroport pour les envoyer instantanément à leurs membres de famille qui les attendaient chez eux, les papas s’assuraient que les bagages étaient bien ordonnés et les mamans calmaient les enfants et prenaient soin des personnes âgées.
« Je suis très contente de rentrer même si on a retrouvé la paix au Mali, et ces années que nous avons passé ici étaient paisibles », a affirmé Madame Aurélie Eléonore, réfugiée au Mali depuis cinq ans, et qui a hâte de retrouver son fils ainé qui l’attendait à l’aéroport de Bangui après cinq ans de séparation.
En prélude à l’enregistrement, les agents du HCR et de ses partenaires Stop Sahel et la Commission Nationale Chargée des réfugiés, organe consultatif national affilié au Ministère de l’Administration Territoriale, ont assisté les réfugiés avec les bagages, la documentation et la distribution de l’assistance en espèces qui a pour but, entre autres, de faciliter ce rapatriement.
Quant à Monsieur Mamadou Jean, anciennement Maire de commune en Centrafrique et père de famille protecteur, il est reparti chez lui dans l’espoir de retrouver la paix et la stabilité, avant de communiquer l’information situationnelle à son ménage qui demeure au Mali et lui faire signe pour rentrer. Il a indiqué que le souvenir de sa nuit de départ brusque le hante toujours et qu’il veut vérifier que les conditions sont propices et réunies pour ramener sa famille.
Quand on pense parfois que ça n’arrive qu’aux autres, il faut aussi penser aux semblables de Madame Aminata Voungbo, femme de trente-trois ans et mère de quatre enfants. Alors qu’elle travaillait pour une ONG internationale d’aide humanitaire en Centrafrique, elle s’est, du jour au lendemain, retrouvée réfugiée avec ses enfants au Mali, suite à l’assassinat de son époux pendant la guerre. Elle repart ainsi chez elle, pleine de foi et détermination pour se réintégrer et se lancer dans un petit projet de commerce, avec l’assistance en espèce reçue du HCR.
Au retour à leur pays d’origine, ces rapatriés jouiront d’un programme de réintégration, leur garantissant l’accès aux services de base et aux moyens de subsistance, afin de favoriser leur réinsertion socioéconomique durable et la coexistence pacifique avec la population d’accueil.
Au 31 août 2019, le Mali accueillait 26 836 réfugiés, parmi lesquels 958 réfugiés centrafricains, et 987 demandeurs d’asile de plusieurs nationalités. À la suite de ce retour volontaire, le nombre des réfugiés centrafricains au Mali est descendu à 932.