Allocution de Mme Mbaranga Gasarabwe à la rencontre avec le secteur privé sur le Programme de développement à l’exportation de la viande
La réunion a permis d'échanger avec les représentants du secteur privé, sur le programme de développement à l’exportation de la viande du Mali.
Monsieur le Ministre du Commerce et de la Concurrence,
Monsieur le Représentant du Ministre du Développement Industriel et de la Promotion des Investissements,
Monsieur le Représentant du Ministre de l’Elevage de la Pêche,
Monsieur le Représentant Résident du PNUD,
Madame la Représentante de l’ONUDI,
Monsieur le Président du Conseil National du Patronat du Mali,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali,
Monsieur le Président de la Fédération Malienne du Bétail de la Viande,
Chers invités,
Nous sommes réunis ici ce matin pour échanger avec vous, représentants du secteur privé, sur le Programme de Développement à l’Exportation de la Viande du Mali, plus connu sous l’acronyme PRODEVIM et sur l’organisation à venir de la table ronde des bailleurs de fonds dudit programme.
Le PRODEVIM a été initié par le Ministère du Commerce et de la Concurrence, le Ministre de l’Elevage de la Pêche, et celui du Développement Industriel et de la Promotion des Investissements avec l’accompagnement technique et financier du PNUD et de l’ONUDI. La formulation de ce programme a fait l’objet d’un processus participatif avec l’ensemble des acteurs avant son adoption, par une communication écrite, en Conseil des Ministres, le 5 octobre 2018.
Les Partenaires du Mali en général et les Nations Unies en particulier sont sensibles aux nombreuses plaintes des Opérateurs économiques sur la non-consommation de la viande produite localement, notamment concernant la MINUSMA, accusée d’importer de la viande alors que le Mali est le premier pays d’élevage de la zone UEMOA et le second de l’Afrique de l’Ouest après le Nigéria.
Ces plaintes sont d’ailleurs légitimes cependant, il est aussi opportun de rappeler la non-consommation de la viande malienne est liée à un problème de non-respect de normes. En effet, le secteur privé malien manque souvent de capacités à répondre aux normes phytosanitaires et aux exigences de qualité vu la diversité des types de produits sollicités. Par exemple, le contingent de la MINUSMA vient de divers horizons et avec des exigences qui sont aussi diverses.
Au regard de ce qui précède, les Nations unies sont aujourd’hui engagées avec le Gouvernement Malien dans le but de trouver des solutions aux nombreux défis auxquels le sous-secteur du bétail et de la viande est confronté et qui sont entre autres :
- L’absence d’espaces pastoraux et de couloirs de transhumance ;
- L’insuffisance de points d’eau ;
- L’insuffisance d’abattoirs modernes pour la production de viande de qualité ;
- Le non-respect des normes internationales ;
- La faiblesse de l’investissement public et privé ;
- L’inadéquation de la chaine de conditionnement et de distribution.
La démarche du PRODEVIM consiste essentiellement à développer des synergies entre les acteurs du sous-secteur de l’élevage et de la viande avec les programmes et projets en cours. Son objectif est d’assurer le développement de l’exportation de la viande, d’améliorer les revenus des producteurs, des marchands et des exportateurs de viande en vue d’accroître la valeur ajoutée des exportations du Mali et la création d’emplois. De manière spécifique, il s’agit de :
- Renforcer les capacités institutionnelles et organisationnelles des éleveurs ;
- Construire de nouveaux abattoirs et usines répondant aux normes internationales
- Mettre en place un système de traçabilité, une démarche qualité et de certification pour les entreprises du sous-secteur de la viande ;
- Développer les techniques d’ensachage ou d’empaquetage de la viande et les équipements de la chaîne de froid pour une meilleure conservation ;
- Mettre en place un système approprié et performant pour le transport de la viande
- Organiser le circuit de commercialisation de la viande.
Chers partenaires du secteur privé,
Chers invités,
Le programme de développement à l’exportation de la viande du Mali est tout d’abord conçu pour contribuer à la professionnalisation des éleveurs et à la mise en œuvre des conditions d’investissements du secteur privé dans la transformation du bétail en viande. À ce titre, vous secteur privé êtes les premiers acteurs de programme. Il revient au secteur privé de construire les abattoirs et les infrastructures de conditionnement et transport de la viande. En revanche, le Gouvernement doit vous accompagner afin de créer les conditions favorables à la réalisation des activités. La réussite du programme dépend de l’engagement du secteur privé.
Le secteur privé est au cœur de la mise œuvre du programme, vous êtes représentés à travers le CNPM et la CCIM dans les différentes instances de décision du programme, notamment au sein du Comité de pilotage.
A titre de rappel, la première session du Comité de pilotage, tenue le 24 janvier 2019, a recommandé la mise en place d’une commission pour préparer la table ronde des bailleurs de fonds, destinée à mobiliser des ressources additionnelles pour la mise en œuvre du programme. La table ronde des bailleurs de fonds est prévue pour avoir lieu en juin 2019 sous le leadership du Ministère du Commerce. Cette table ronde cible particulièrement les Partenaires Techniques et Financiers ainsi que les acteurs du secteur privé porteurs de projets d’investissement dans le sous-secteur du bétail et de la viande depuis la production, la transformation jusqu’à la commercialisation.
Vu le rôle central dévolu au secteur privé dans la mise en œuvre du PRODEVIM, nous voudrions solliciter vos attentes, et préoccupations afin de voir, ensemble, comment œuvrer à la réussite de l’organisation de la table ronde puis de la mise œuvre du PRODEVIM.
A cet effet, nous devrons travailler en synergie afin que le PRODEVIM puisse contribuer à l’atteinte des résultats attendus ci-après : (i) le renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles des éleveurs (ii) la modernisation des infrastructures d’abattage, (iii) le développement des normes et le contrôle de qualité, (iv) la transformation et l’organisation du circuit de commercialisation de la viande.
La modernisation de la filière bétail-viande exige beaucoup d’efforts, ces efforts contribueront à la lutte contre la pauvreté en boostant l’exportation et en créant des emplois durables.
Je voudrais pour terminer vous exprimer la ferme détermination des Nations unies à œuvrer aux côtés du Mali pour la réussite du programme de développement à l’exportation de la viande du Mali, avec le secteur privé comme moteur de la transformation structurelle de l’économie au bénéfice des populations du Mali.
Je vous remercie.