Communiqué de presse

L’UNESCO renforce les capacités des journalistes maliens en technique de reportage en zone de conflit

22 novembre 2019

  • Durant trois jours, une vingtaine de journalistes venus de toutes les régions du Mali ont participé à un séminaire de formation sur les techniques de reportage en zone de conflit.

Le Bureau de l’UNESCO à Bamako en partenariat avec le Ministère de la Communication à travers la maison de la presse a organisé à Mopti du 20 au 22 novembre 2019, un séminaire de formation des journalistes sur les techniques de reportage en zone de conflit. Durant trois jours, une vingtaine de journalistes venus de toutes les régions du Mali ont été formés par les experts de la MINUSMA et l’OIM, sur leur sécurité, les reportages sensibles aux conflits, les directives éthiques et les réalités migratoires. 

Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet « Autonomiser les Jeunes en Afrique par les Médias et la Communication ». Le projet, financé par le Ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale (MAECI) à travers l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS), a pour objectif principal de donner aux jeunes garçons et filles les moyens de prendre des décisions éclairées sur les questions migratoires grâce à un meilleur accès à une information de qualité conformément aux objectifs de l’ODD 16 dans sa cible10.

Durant trois jours, M. Daniel Meboya, expert de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a plus spécifiquement, renforcé la capacité des journalistes sur les comportements à adopter dans la collecte des informations sensibles, sur les techniques de reportage en situation de conflits, sur les bonnes pratiques de communication en période de crise et enfin sur le droit des migrants. Mme Maiga Ramata Maiga, Chef de Bureau de l’OIM dans la région de la Mopti, a pour sa part formé les journalistes sur les meilleures pratiques dans la représentation des migrants et le respect des règles liées à l’éthique.

Son Excellence M. Yaya Sangaré, Ministre de la communication, chargé des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement a dans son discours de clôture, remercié l’UNESCO pour son engagement. Il a rappelé que son voyage à Sevaré n’est pas un effet de pur hasard.

  • « Je suis donc ici pour apporter le message de soutien et de solidarité de l’ensemble des membres du Gouvernement, à nos populations qui vivent quotidiennement dans cette insécurité, dont le thème intéresse aujourd’hui la presse sous l’angle de la sécurité du journalisme sensible aux conflits ».

Il a enfin salué la pertinence du choix de la ville et le déplacement massif des hommes et femmes de média venus de toutes les régions du Mali pour y assister aux côtés de leurs confrères du centre, pour un partage d’expérience et surtout tenter de comprendre les enjeux …, les inquiétudes et le quotidien des populations.

Monsieur le Ministre a rappelé l’acte consultatif de l’UNESCO, « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevés les défenses de la paix » et lancé un appel fort sur une note d’espoir aux hommes de média « construisons donc par nos articles, nos reportages et toutes nos couvertures des questions militaires, la paix dans l’esprit des Hommes et des Femmes du Mali ».

Mme Njikam, Chargée de programme au Bureau de l’UNESCO à Bamako a pour sa part, rappelé que la question de la sécurité des journalistes spécifiquement dans le centre du Mali est d’actualité « C’est pourquoi l’UNESCO organise dans cette région, pour ensemble explorer les pistes de solutions, que les hommes de médias jouent pleinement leur rôle au vue de la situation actuelle du pays ».

Elle a enfin réitéré la disponibilité de l’UNESCO à accompagner le gouvernement du Mali dans la mise en œuvre du plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l‘impunité ».

Mamoud Cisse, de la radio Djigi de Kati, région de Koulikoro a, au nom des participants, remercié   l’UNESCO et ses partenaires la MINUSMA, le Ministère de la Communication « pour nous avoir offert ses compétences, car au vue de la situation actuelle du pays, nous en avons besoin, le Mali en a besoin. Merci pour le choix de la région de Mopti qui est de nos jours une zone de conflit, on peut dire après cet atelier que la paix est désormais retrouvée à travers nos plumes et nos micros.  Nous allons redoubler les efforts pour apporter notre pierre à l’édifice, car grâce à cet atelier nous savons que toute vérité n’est pas bonne à dire et surtout de faire valoir à chaque reportage notre responsabilité sociale. Nous ferons le devoir d’inculquer à la population à travers notre travail quotidien l’acte consultatif de l’UNESCO qui dit que « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».

A l’issue des trois jours de travaux, quelques recommandations ont été formulées surtout pour la pérennisation et la mutualisation des formations en lien avec la sécurité des journalistes ; la mise en place d’un réseau de journalistes sensible aux conflits dont le siège sera basé dans les locaux des Nations Unies à Mopti.

Le projet « Autonomiser les jeunes en Afrique à travers les médias et la communication », dans le cadre duquel cet atelier eut lieu, est réalisé dans huit pays d'Afrique à savoir, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée-Conakry, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Sénégal. Au Mali, il est mis en œuvre pour trois ans en collaboration avec le Ministère de la Communication, chargé des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement et d’autres partenaires, comme la Maison de la Presse.

 

 

 

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

UNESCO
Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

Objectifs poursuivis à travers cette initiative