Allocution Mme Mbaranga GASARABWE sur l’application de la Politique de diligence voulue des Nations Unies en matière de droits de l’homme à la Force-Conjointe du G5-Sahel.
Des consultations sur la mise en œuvre de la Politique de Diligence Voulue en matière des droits de l’homme ont été organisées par la MINUSMA et le HCDH.
Mesdames et Messieurs les Coordonnateurs Résidents du Système des Nations Unies au Niger, au Tchad, au Burkina Faso, et en Mauritanie ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Agences, Fonds et Programmes ;
Mesdames et Messieurs les représentants du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ;
Cher(e)s collègues,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un énorme plaisir de me retrouver aujourd’hui parmi vous toutes et tous. Je vous remercie sincèrement d’avoir fait le déplacement à Bamako et d’avoir répondu positivement à l’invitation conjointe de la MINUSMA et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme pour engager des discussions franches et inclusives sur l’application de la Politique de Diligence Voulue des Nations Unies en matière de droits de l’homme à la Force-Conjointe du G5-Sahel.
Il s’agit en effet d’une thématique d’une importance cruciale tant sur le plan politique que sur le plan de l’engagement de l’Organisation des Nations Unies pour le respect du droit international des droits de l’homme, du droit international humanitaires et du droit des réfugiés.
Mesdames et Messieurs,
Cher(e)s collègues,
Il sied de rappeler que la Force Conjointe du G5-Sahel a été créée en 2017 par les cinq pays du G5 Sahel dans l’optique d’unir leurs efforts au niveau régional pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, rétablir la paix et la sécurité, et assurer la protection des civils.
En donnant son assentiment pour l’appui matériel et logistique en vue de la pleine opérationnalisation de la Force Conjointe, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a veillé aussi à rappeler, à travers ses différentes résolutions en la matière, et dans les termes les plus forts, que l’appui des Nations Unies à la Force-Conjointe doit se faire dans le respect entier de la Politique de Diligence Voulue en matière des droits de l’homme.
Mesdames et Messieurs,
Cher(e)s collègues,
Il s’agit d’un signal fort du Conseil de Sécurité ! Nous devons tous nous sentir concernés, prendre les devants, conjuguer nos efforts et faire en sorte que tout le Système des Nations Unies dans l’espace du G5-Sahel puisse parler d’une seule et même voix.
Nous devons avoir une parfaite synergie et une coordination efficace pour nous assurer du respect des droits de l’homme et établir des garde-fous afin qu’il soit garanti que notre appui ne soit pas utilisé pour commettre des violations et abus des droits de l’homme ou pour faciliter de telles atteintes.
C’est une responsabilité lourde, je l’avoue… mais l’objectif est noble et profond, et l’impact de notre action ou inaction sera ressenti par la population civile de ces pays.
Mesdames et Messieurs,
Cher(e)s collègues,
Depuis la création de la MINUSMA, par la résolution 2100 du Conseil de sécurité, le 25 April 2013, sa Division des droits de l’homme et de la Protection, par ailleurs représentation du Haut-Commissariat aux droits de l’homme au Mali, a établi un cadre de mise en œuvre de la Politique de Diligence Voulue en matière des droits de l’homme.
Ce cadre permet en particulier de veiller à ce que l’appui de la MINUSMA et plus généralement de tout le système des Nations Unies au bénéfice des forces de défense et de sécurité non-onusiennes, soit fait dans le strict respect des droits de l’homme et que des mesures d’atténuation des risques soient mises en place pour le suivi du soutien fourni sur le territoire malien chaque fois que nécessaire.
Mesdames et Messieurs,
Cher(e)s collègues,
Avec l’adoption de la récente résolution 2480 du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA, la responsabilité commune est davantage accentuée.
Désormais l’appui de la MINUSMA pourrait être acheminé et bénéficier à la Force Conjointe dans les cinq pays du G5-Sahel. Mieux encore, le Conseil de Sécurité a aussi veillé à rappeler que cet appui ne saurait être envisagé que dans la stricte application de la Politique de Diligence Voulue en matière des droits de l’homme.
Dans cet élan politique, nous avons le devoir, en tant que responsables du Système des Nations Unies dans les pays respectifs où nous servons, d’accorder la priorité naturelle qui revient aux droits de l’homme au sein du Système des Nations Unies à travers la « Human Rights Up Front ».
Nous devons faire front commun pour que la mise en œuvre de la Politique de Diligence Voulue en matière des droits de l’homme puisse être effective à travers les mécanismes que nous déciderons ensemble de mettre en place au niveau de la région G5 Sahel.
Mesdames et Messieurs,
Cher(e)s collègues
Je suis convaincue qu’avec la haute qualité des participants, cette journée d’échange et de réflexion aboutira à la mise en place de lignes directrices et à une compréhension commune des voies et moyens pour garantir une application effective et efficiente de la Politique de Diligence Voulue en matière des droits de l’homme dans tout l’espace du G5-Sahel et particulièrement pour l’appui à fournir à la Force Conjointe ou aux armées nationales des différents pays de la région.
Parlons d’une seule voix pour la promotion, le respect et la protection des droits de l’homme et veillons toutes et tous à assurer la prévention des violations et abus des droits de l’homme surtout quand ceux-ci pourront être commis avec notre soutien si nous ne restons pas vigilants.
Je vous remercie pour votre attention.