Riposte au Covid-19 : UNCDF œuvre pour une meilleure prise en compte du niveau local
Riposte au Covid-19 : UNCDF œuvre pour une meilleure prise en compte du niveau local
La propagation de la pandémie de Covid-19 a eu des répercussions sanitaires, économiques et financières mondiales sans précédent. La crise actuelle se caractérise par un "arrêt brutal" de l'économie réelle et un fort ralentissement de l'activité économique.
Les prévisions officielles situent le taux de croissance de l'économie malienne à 0,9 %, contre une projection initiale de 5,0 %. Tous les secteurs seraient touchés, avec une forte baisse de la production dans les secteurs secondaire et tertiaire. Cette sous-performance résulterait principalement du ralentissement attendu de l'approvisionnement de certaines industries et les mesures restrictives affectent sérieusement les secteurs de l'hôtellerie, des transports, de la restauration et du tourisme.
Mesures prises par le gouvernement central
Dès que la pandémie a été déclarée, le gouvernement de la République du Mali, par l'intermédiaire du ministère de la santé et des affaires sociales, a élaboré un plan d'action pour la prévention et la réponse à la maladie COVID 19.
Sur le plan économique, afin d'atténuer les effets de la pandémie, une aide considérable aux personnes et aux entreprises les plus touchées, y compris celles des secteurs informels a été annoncée. Des avantages seront accordés aux entreprises en règle avec l'administration fiscale et des mesures d'allégement fiscal proposées.
La responsabilité croissante des collectivités locales
Avec l'adoption de la loi de 2017 sur les collectivités locales, les communes sont désormais responsables de l'éducation préscolaire, celle de base et non formelle, de la formation professionnelle et de l'apprentissage, ainsi que de la santé, de l'hygiène publique et de l'assainissement. Dans un esprit de subsidiarité, le cadre juridique précise que ces services relèvent des structures de gestion locales. Cependant, l’acheminement des financements vers les fournisseurs de service est soumis à une procédure complexe. Ceci s’explique en partie parce que les secteurs de la santé et de l'éducation, en principe décentralisés, restent largement organisés en administrations déconcentrées.
L'une des particularités de la pandémie est que le niveau de propagation diffère entre les localités d'une même région d'un même pays. Par conséquent, la réponse est avant tout locale. La proximité avec la population, la connaissance de ses besoins, la rapidité et le caractère concret des réponses nécessitent de reconnaître la responsabilité croissante des gouvernements locaux qui devraient être à la première ligne de la lutte contre le COVID-19. La crise a donc montré l'importance d'une action rapide et efficace au niveau local où les attentes sont grandes en termes d'assistance, de soutien et surtout de délégation de prérogatives aux autorités locales comme le prévoit la loi sur la décentralisation. Les autorités locales doivent rapidement se joindre aux efforts du gouvernement et prendre le relai. D'importants efforts organisationnels, financiers et matériels sont attendus d’elles pour mener à bien la riposte.
UNCDF travaille avec le système des Nations unies pour déployer ses outils de financement des collectivités locales et d'autres appuis tels que l'accès à l'eau et le financement des PME.
Par exemple, avec le Mécanisme de financement de l’adaptation au changement climatique niveau local (LoCAL), UNCDF est en partenariat avec 4 communes dans les régions de Kayes et de Mopti pour faciliter l'accès à l'eau et sa disponibilité pour la population. Ces communes bénéficieront d'un soutien dans :
- la sensibilisation des bénéficiaires, des communautés et des services techniques aux mesures de lutte contre le Covid-19 (messages officiels),
- la formation en langues locales pour prévenir la propagation du COVID 19 conformément aux normes de distanciationphysique,
- la production de messages de sensibilisation et de formation diffusés sur les radios locales,
- la distribution de kits d'hygiène (gel hydroalcoolique, masques, gants),
- des investissements à petite échelle dans le secteur de l’eau, l’assainissement et de l’hygiène,
- le soutien à la production locale de savons avec notre partenaire l'ONUDI, de masques, de visières.
Cette initiative complète les transferts fiscaux intergouvernementaux existants (en l'occurrence les subventions du mécanisme LoCAL basées sur la performance et la résilience au climat) en tant que subventions globales pour les dépenses opérationnelles.
Budget estimé de contribution COVID19 : 130.000$ (30.000$ sensibilisation, formation ; 100.000$ accès à l’eau/WASH) ;
D’autres activités sont prévues dans le cadre du Programme de développement local inclusif et équitable (IELD) :
- la mise en place de mécanismes de financement avec des subventions aux institutions financières nationales pour permettre aux PME ou aux collectivités locales d'avoir accès à des financements (prêts, garanties, etc.) ;
- la nomination de points focaux COVID-19 parmi les bénéficiaires pour les projets communautaires et formation à l'utilisation du matériel informatique, des téléphones et des applications mobiles pour les transactions à distance.
- l’encouragement des bénéficiaires à prévoir une ligne budgétaire pour l'allocation de matériel d'hygiène (kits, savon, gels hydroalcooliques) ;
- l’appui à la formalisation des projets (banque, structuration, business plan)
- le soutien à la fabrication d'équipements d'hygiène (gels, masques, gants, etc.) ou de matériel médical et d'activités génératrices de revenus ;
Budget estimé de contribution COVID19 : 170.000$ (50.000$ sensibilisation, formation ; 120.000$ actions de réponses) ;
Ces actions sont intégrées dans le cadre programmatique conjoint UN COVID19 au Mali et sont également menées conformément à la note d'orientation sur le COVID19 et le financement des collectivités locales publiée par UNCDF.